Définitions


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Définitions

Humanisme
Universalisme
Totalitarisme
Communisme
Marxisme
Fascisme

Humanisme

En résumé, la doctrine de l’humanisme (comme vision du monde) repose sur quatre piliers fondamentaux centrés sur la raison, la dignité humaine et le bien-être collectif, sans recours au surnaturel :

  1. Primauté de la raison et de la science : La connaissance repose sur l’évidence empirique, la logique et la méthode scientifique. Rejet des dogmes religieux ou métaphysiques non vérifiables.
  2. Dignité et autonomie de la personne : Chaque individu possède une valeur intrinsèque, des droits inaliénables (vie, liberté, épanouissement). L’être humain est au centre de la réflexion morale et politique.
  3. Éthique laïque et compassion : La morale découle de l’empathie, du bien-être collectif et de la réciprocité (« règle d’or »). Pas besoin de commandements divins pour agir justement.
  4. Progrès et responsabilité collective : L’humanité peut et doit améliorer son sort par l’éducation, la justice sociale, la démocratie et la protection de l’environnement. Sens de la vie créé par l’individu et la société.

Variantes :

  • Humanisme religieux (ex. : judaïsme réformé) : valeurs humanistes dans un cadre théiste.
  • Humanisme séculier (ex. : Manifeste humaniste, American Humanist Association) : explicitement athée/agnostique.

En une phrase : L’humanisme affirme que la dignité humaine, la raison et l’éthique laïque suffisent à donner sens à la vie et à construire une société juste, sans référence à une divinité ou à une transcendance.


Universalisme

En résumé, la doctrine de l’universalisme (comme vision philosophique ou théologique) repose sur quatre piliers fondamentaux affirmant l’unité et l’égalité de valeur de tous les êtres humains (ou de toute existence) :

  1. Unité ontologique de l’humanité : Tous les êtres humains partagent une essence commune (dignité, raison, droits) au-delà des différences de race, sexe, culture, religion ou statut.
  2. Valeurs et vérités universelles : Certains principes moraux, droits ou vérités (ex. : liberté, justice, non-violence) sont valables pour tous, indépendamment des contextes locaux.
  3. Égalité et inclusion : Rejet de toute hiérarchie innée ou discrimination systémique. Fraternité humaine comme idéal (ex. : Déclaration universelle des droits de l’homme, 1948).
  4. Salut ou accomplissement universel (en théologie) : Dans l’universalisme chrétien (ex. : Origène, Hosea Ballou), tous seront sauvés par la miséricorde divine, sans damnation éternelle.

Variantes :

  • Universalisme séculier : droits humains, cosmopolitisme (Kant, Nussbaum).
  • Universalisme religieux : salut final pour tous (unitarisme-universalisme, certains soufis, bouddhistes mahāyāna).
  • Critiques : relativisme culturel, impérialisme des valeurs occidentales.

En une phrase : L’universalisme affirme que tous lesent une dignité égale et partagent des droits, vérités ou un destin commun, transcendant les divisions particulières.


Totalitarisme

Le totalitarisme est un régime politique et une idéologie où l'État exerce un contrôle absolu et total sur tous les aspects de la vie publique et privée des citoyens. Apparu au XXᵉ siècle, il vise à submerger l'individu dans une idéologie unique, en éliminant toute forme d'opposition ou de pluralisme. Le terme a été théorisé par des penseurs comme Hannah Arendt dans Les Origines du totalitarisme (1951), qui le distingue des régimes autoritaires classiques par son caractère « total ».

Caractéristiques principales du totalitarisme (synthèse des traits reconnus par les politologues) :
  1. Idéologie unique et omniprésente Une doctrine officielle (communisme stalinien, nazisme, etc.) qui prétend expliquer tout (histoire, société, science) et sert de justification à l'action de l'État. Elle est imposée comme vérité absolue.
  2. Pouvoir absolu et centralisé Concentration du pouvoir entre les mains d'un parti unique et d'un leader charismatique (Führer, Guide, etc.), sans séparation des pouvoirs.
  3. État totalitaire et police politique L'État contrôle l'économie, l'éducation, la culture, les médias, la famille, les loisirs et même la pensée. Une police secrète (Gestapo, NKVD) surveille et réprime par la terreur.
  4. Terreur de masse et camps de concentration Utilisation systématique de la violence, des arrestations arbitraires, des purges, des exécutions et des camps (Goulag, Auschwitz) pour éliminer les « ennemis » réels ou imaginaires.
  5. Propagande intensive Monopole des médias pour diffuser l'idéologie, falsifier l'histoire et créer un culte du leader. Utilisation de la radio, du cinéma, des affiches et des rassemblements de masse.
  6. Parti unique et mobilisation totale Interdiction des partis d'opposition ; le parti au pouvoir encadre toute la société via des organisations de jeunesse, syndicats contrôlés, etc. La société est atomisée pour empêcher les liens horizontaux.
  7. Rejet du pluralisme et des libertés individuelles Suppression de la démocratie, des droits de l'homme, de la liberté d'expression, de religion et d'association.
  8. Expansionnisme et dynamisme révolutionnaire Le régime n'est pas statique : il vise une transformation permanente de la société et souvent une conquête extérieure (Lebensraum nazi, exportation de la révolution communiste).
  9. Atomisation de la société Destruction des structures intermédiaires (famille, Église, associations) pour rendre l'individu isolé et dépendant de l'État.
  10. Fiction légale et réalité arbitraire Les lois servent la propagande ; la justice est instrumentalisée.
Exemples historiques
  • Nazisme (Allemagne, 1933-1945) : sous Hitler.
  • Stalinisme (URSS, 1924-1953) : sous Staline.
  • Autres : Corée du Nord (dynastie Kim), parfois le maoïsme en Chine ou le fascisme italien (bien que Mussolini parle de « totalitarisme » en 1925, il est souvent classé comme autoritaire plutôt que pleinement totalitaire).
Citation emblématique

Hannah Arendt : « Le totalitarisme n'est pas une tyrannie ordinaire ; il vise à dominer l'homme dans sa totalité, à le transformer en un rouage parfait d'un mouvement historique inéluctable. »

Distinctions courantes
  • Totalitarisme vs. autoritarisme : L'autoritarisme réprime mais laisse des espaces privés (ex. : dictatures militaires en Amérique latine). Le totalitarisme envahit tout.
  • Totalitarisme de droite (nazisme) vs. de gauche (stalinisme) : Différences idéologiques, mais mécanismes similaires (terreur, propagande).

En résumé, le totalitarisme est un système où l'État, armé d'une idéologie totalisante, anéantit l'individu et la société civile au profit d'un contrôle absolu, utilisant la terreur et la propagande pour modeler une « nouvelle humanité ». Il représente l'extrême opposé de la démocratie libérale.


Communisme

En résumé, la doctrine du communisme (marxiste-léniniste) repose sur quatre piliers fondamentaux issus des écrits de Marx, Engels et Lénine, visant l’abolition des classes et de l’exploitation :

  1. Matérialisme historique : L’histoire est déterminée par les rapports de production (infrastructures économiques). Les classes sociales (bourgeoisie vs prolétariat) s’opposent par lutte des classes.
  2. Critique du capitalisme : Plus-value : exploitation du travail salarié. Aliénation, crises cycliques, concentration du capital → inévitable révolution prolétarienne.
  3. Dictature du prolétariat : Phase transitoire : État ouvrier (centralisé, dirigé par le Parti) pour supprimer la propriété privée des moyens de production et instaurer la planification collective.
  4. Société sans classes (communisme achevé) : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». Disparition de l’État, de l’argent, des classes → humanité libérée.

Variantes :

  • Marxisme-léninisme (URSS, maoïsme) : Parti unique, industrialisation forcée.
  • Trotskisme : révolution permanente mondiale.
  • Anarcho-communisme (Kropotkine) : sans État dès le départ.

En une phrase : Le communisme enseigne que l’histoire avance par la lutte des classes, que le capitalisme doit être renversé par la révolution prolétarienne, et qu’une société sans classes ni État naîtra de la socialisation totale des moyens de production.


Marxisme

En résumé, la doctrine du marxisme (fondée par Karl Marx et Friedrich Engels) repose sur quatre piliers fondamentaux comme analyse scientifique du capitalisme et programme de transformation sociale :

  1. Matérialisme dialectique : La réalité est matérielle ; tout évolue par contradictions internes (thèse-antithèse-synthèse). Idées, religions, États = superstructures reflétant la base économique.
  2. Matérialisme historique : L’histoire progresse par modes de production successifs (esclavagisme → féodalisme → capitalisme → socialisme). Moteur : lutte des classes (ex. : prolétariat vs bourgeoisie).
  3. Théorie de la plus-value : La valeur vient du travail ; le capitaliste s’approprie la plus-value (différence entre valeur produite et salaire). → Exploitation systémique, aliénation, crises de surproduction.
  4. Mission du prolétariat : Conscience de classerévolution socialistedictature du prolétariat (phase transitoire) → société sans classes (communisme).

Œuvres clés : Manifeste du parti communiste (1848), Le Capital (1867).

Variantes :

  • Léninisme (avant-garde, impérialisme).
  • Maoïsme (paysannerie révolutionnaire).
  • Marxisme culturel (Gramsci, École de Francfort).

En une phrase : Le marxisme analyse le capitalisme comme système d’exploitation fondé sur la plus-value, prédit sa chute par la lutte des classes, et appelle à la révolution prolétarienne pour instaurer une société sans classes ni État.


Fascisme

Le fascisme est une idéologie politique et un régime autoritaire d’extrême droite qui est apparu au début du XXᵉ siècle, notamment en Italie avec Benito Mussolini (1922-1943), puis s’est répandu dans plusieurs pays (Allemagne nazie, Espagne franquiste, Portugal de Salazar, etc.).

Caractéristiques principales du fascisme (synthèse des traits communs reconnus par les historiens) :
  1. Nationalisme exacerbé et ultranationalisme Glorification de la nation (ou de la « race » dans le cas nazi) comme valeur suprême, souvent accompagnée d’un mythe de régénération ou de renaissance nationale.
  2. Autoritarisme et culte du chef (chef charismatique) Pouvoir concentré entre les mains d’un leader présenté comme providentiel et infaillible (Duce, Führer…).
  3. Rejet de la démocratie libérale et du parlementarisme Le fascisme considère la démocratie comme faible, corrompue et décadente ; il prône un État totalitaire.
  4. État totalitaire L’État cherche à contrôler tous les aspects de la vie (économie, culture, éducation, jeunesse, syndicats, loisirs) ; suppression des libertés individuelles.
  5. Refus du marxisme et du communisme Combat violent contre le bolchevisme et les mouvements ouvriers de gauche, tout en rejetant aussi le capitalisme libéral.
  6. Corporatisme économique Organisation de l’économie par « corporations » (regroupant patrons et ouvriers sous contrôle de l’État) au lieu de la lutte des classes ou du libre marché pur.
  7. Militarisme et culte de la violence La violence est vue comme régénératrice ; glorification de la guerre (« la guerre seule porte au maximum de tension toutes les énergies humaines et imprime un sceau de noblesse aux peuples qui ont la vertu de l’affronter » – Mussolini).
  8. Antilibéralisme, anticommunisme, souvent antisémitisme et racisme (très marqué dans le nazisme, moins systématique dans le fascisme italien originel mais présent).
  9. Propagande massive et esthétique de la masse Utilisation intensive de la radio, du cinéma, des rassemblements grandioses, des uniformes, des symboles (faisceau, svastika…).
  10. Mythification du passé Référence à une grandeur passée (Rome antique pour l’Italie, Troisième Reich pour l’Allemagne) pour justifier l’expansionnisme.
Citation emblématique

Benito Mussolini (avec Giovanni Gentile) dans l’article « Doctrine du fascisme » (1932) : « Le fascisme est une conception religieuse de la vie […] L’homme du fascisme est antilibéral, antidémocratique, antisocialiste, anticapitaliste. »

Distinction courante
  • Fascisme « générique » = le mouvement italien de 1919-1945 et les régimes qui s’en inspirent.
  • Nazisme = variante allemande du fascisme, avec une composante raciste biologique et antisémite beaucoup plus centrale.

En résumé, le fascisme est un régime autoritaire, nationaliste, antilibéral, anticommuniste, qui place l’État et la nation au-dessus de tout et utilise la violence et la propagande pour maintenir le pouvoir d’un chef et d’un parti unique.




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